Franz Liszt: Music for cello and piano Franz Liszt was recognized by Western musical history as the most renowned performer of his time. When he decided to retire from the concert platform at the age of thirty-five to dedicate himself to composition, he left the limelight of the stage for the intimacy and isolation of artistic creation. Responding to a higher calling to consecrate more time to his art, Franz Liszt found his creative outlet in the form of his intransigent compositions. His public saw this change of discipline as an act of treason, how could he abandon his obvious calling as a pianist? Although his faithful followers stubbornly supported and performed his music, it was evident that there was little chance of recognition during his lifetime as a major composer. Looking back we see Liszt was responsible for the creation of the roots of twentieth century music and had an important influence on composers, notably Wagner. Today his music for piano is well known and his orchestral works are regularly performed. In spite of this an important corpus of his compositions remain unknown which include some masterpieces. We wish to present to you the resulting program of our recording made up of those musical works that are rarely played in concert and deserve to be heard. These pieces for cello and piano are representative of the music written by the composer during the last decade of his life. While musical theorists have rightly found in Liszt’s late compositions a new path towards modernity, it is important to understand that the unusual musical language found in them is not a goal towards modernity but more a consequence of the search for true meaning inherent in the music. Liszt suffered greatly in the last years of his life, experiencing declining health and frequently subject to despair. He once told his biographer Lina Ramann, “I carry a deep sadness in my heart which must now and then break out in sound”. Nothing else need be said before listening to this program which we hope will be as much of a discovery for you as it was for us. Before the end, this man of genius reflects on his long and rich life and confides to his oldest friend, the musical score, his powerful feeling of nostalgia, despair and death under the guise of “Romance oubliée”, “Elégie” and “Lugubre Gondola”. About the instrument heard on this recording: Steingraeber op. 1 (1851) The Steingraeber piano that we have used for this recording is a one of a kind; an extremely rare witness to piano making from this period, 1851. Few firms of this importance were careful to preserve the first instrument they built, and fewer still have preserved one in its original state, as is the case for this instrument. Aside from its state, its action is also rare: neither Viennese nor English, but a combination of both of them. The hammers function as they do in Viennese action, but their system rests on the key as in English action. In this way, the piano is similar to those by Buchholtz that Chopin played in Warsaw, and one of which he owned. At the end of his life, when he was frequently in Bayreuth, Liszt had close relations with Steingraeber. Liszt’s instrument is still kept by the firm and for we therefore believe that this instrument has the ideal sound for this type of repertoire. Alain Roudier Nicolas Deletaille After receiving his musical education in Belgium and the U.S., Nicolas Deletaille began his professional career as a performing artist. Since this time, he has recorded Bach’s six cello suites, Beethoven’s five cello sonatas, and major works from the solo repertory by Kodály, Cassadó, Ysaÿe, and Ligeti. He has recorded numerous chamber works with the Mendelssohn Ensemble, the Rosamonde String Quartet, and Paul Badura-Skoda. He has earned distinction as an arpeggione player by recording Schubert’s arpeggione sonata for the Fuga Libera record label. He has given more than 60 world premieres, many of which were of works composed for him. Among these are several new compositions for arpeggione, representing his effort to enhance the arpeggione repertoire. Alain Roudier Born in Paris in 1955, Alain Roudier studied at the Ecole Normale de Musique de Paris. In 1983 he became a student of Alain Planès, then from 1985 to 1988 he studied with Menahem Pressler of the Beaux-Arts Trio (New York) in Bloomington (USA). Organologist, scholar, and musician, Alain Roudier has assembled a collection of approximately twenty historical instruments, dating from 1780 to 1900, which retrace in a unique way the musical history of European and American instrument making. He gives many concerts throughout Europe on his historical instruments, as well as lectures on the development of instrument making. Oeuvres pour violoncelle et piano de Franz Liszt (1811-1886) Quand à l'âge de trente-cinq ans, Franz Liszt se retira de la scène pour se consacrer à la composition, le pianiste le plus applaudi de toute l'histoire de la musique classique occidentale échangeait le soleil pour l'ombre. Il répondait par ce choix à une urgence intérieure d'utiliser son génie de manière plus adéquate, et cette décision importante eut pour conséquence la création d'oeuvres ambitieuses et sans concession au goût du public. Ce public d'ailleurs considéra son absence volontaire de la scène comme une trahison et ne voulut pas le suivre sur son chemin escarpé : que pouvait-il être d'autre qu'un pianiste? Bien que sa musique fût jouée régulièrement par certains fidèles amis ou élèves, Franz Liszt sentit qu'il ne serait jamais considéré de son vivant comme un compositeur majeur. De nos jours, bien entendu, le compositeur Liszt est reconnu à sa juste valeur comme une des figures marquantes de son siècle : on trouve rétrospectivement dans la musique de Franz Liszt les racines de la musique du XXème siècle ; l'influence de sa musique sur celle de Wagner a également été établie ; les pianistes d'aujourd'hui connaissent relativement bien sa musique pour piano et ses grandes pièces orchestrales sont régulièrement jouées. Cependant, de nombreux opus de Liszt sont encore inconnus, parmi lesquels des chef-d'oeuvres. Le programme de notre enregistrement est constitué de ces oeuvres qui n'ont pas encore reçu l'attention qu'elles méritent. Ces pièces pour violoncelle et piano sont représentatives de la musique écrite par Liszt durant les dernières années de sa vie. Si les musicologues ont trouvé avec raison dans l'écriture de cette dernière période des procédés techniques visionnaires débouchant sur le vingtième siècle, il faut cependant insister sur le fait que l'écriture très spéciale adoptée par Liszt dans ses compositions tardives est une conséquence de l'essence même de cette musique. Les dernières années de la vie de Liszt sont en effet marquées par la souffrance, la maladie et de fréquentes phases de dépression qui influencent fortement le caractère et la forme de ces oeuvres. Il a confié à sa biographe Lina Ramann : "Je porte au coeur un profond chagrin; il faut qu'il éclate en notes, çà et là". Aucun commentaire ne peut mieux introduire les oeuvres présentées sur ce CD ; l'expression intense de sa nostalgie ou de son désespoir porte le nom de "Romance Oubliée", "Elégie" ou "La Lugubre Gondola". Nicolas Deletaille A propos du piano présenté sur cet enregistrement : Steingraeber op.1. 1851 Le piano Steingraeber que nous avons utilisé pour cet enregistrement est un exemple unique et un témoignage rarissime pour un piano de cette époque, 1851. Peu de manufactures de cette envergure ont su conserver le premier exemplaire de leur fabrication, et encore moins ont su le conserver dans son état original comme c'est le cas de celui-ci. Outre son état, sa mécanique est également rare. Ni viennoise ni anglaise mais un combiné des deux : marteaux fonctionnant comme une mécanique viennoise mais dont le système repose sur la touche comme pour un système de mécanique anglaise. Cette caractéristique le rapproche ainsi des pianos Buchholtz que jouait Chopin à Varsovie et dont il possédait un exemplaire. Liszt dans les dernières années de sa vie, alors qu'il était fréquemment à Bayreuth eut des relations privilégiées avec la manufacture Steingraeber. L'exemplaire de Liszt est toujours dans les murs de la maison. Cet instrument est donc pour nous un idéal sonore pour ce type de répertoire. Alain Roudier Nicolas Deletaille Issu de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Belgique et de la Juilliard School à New York, Nicolas Deletaille se produit actuellement sur les scènes européennes, tant en qualité de soliste que de chambriste. Sa discographie comprend l'intégrale des six suites pour violoncelle seul de Bach et des cinq sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, ainsi que diverses oeuvres majeures du répertoire pour violoncelle seul (Kodály, Ysaÿe, Ligeti, Cassadó) et de musique de chambre (Schubert, Dvorák, Franck, Tchaikovsky...). Parallèlement à son activité de violoncelliste, Nicolas Deletaille s'est également fait connaître comme « arpeggioniste » en interprétant dans la version originale la célèbre « Sonate Arpeggione » de Schubert, qu'il a par ailleurs enregistrée pour Fuga Libera en compagnie du maître viennois Paul Badura-Skoda. Dans le domaine de la musique contemporaine, Nicolas Deletaille a donné une soixantaine de créations mondiales d'oeuvres écrites le plus souvent à son intention. Il a également suscité de nombreuses nouvelles oeuvres pour l'arpeggione. Alain Roudier Né à Paris en 1955, Alain Roudier fait ses études classiques à l’Ecole Normale de Musique de Paris. A partir de 1983, il est l’élève d’Alain Planès, puis de 1985 à 1988, il étudie avec Menahem Pressler (Beaux-Arts Trio de New York) à Bloomington (USA). Organologue, chercheur, concertiste, Alain Roudier réunit une collection d’une vingtaine d’instruments anciens, de 1780 à 1900, qui retracent de façon unique l’histoire musicale de la facture instrumentale européenne et américaine. Il donne de nombreux concerts en Europe sur ses instruments anciens ainsi que des conférences sur l’évolution de la facture instrumentale.