专辑简介

Chris Turpin - guitar, vocals Stephanie Ward - piano, vocals Marc Jones - drums Dom Kozubik - bass Here It Comes...Our New Record 'You Owe Nothing' First Available Across Europe At The End Of August. Doucement mais sûrement, Kill It Kid ont fait leur petit bonhomme de chemin, laissant au bord de la route le superflu (un violon qui donnait à leur premier LP un air de joyeuse fête foraine) pour se concentrer sur un rock imbibé jusqu'à la moelle de blues, joué à toute berzingue et jamais très éloigné des grasses frontières FM. Avec You Owe Nothing, le groupe persiste, signe et va même jusqu'à tamponner : en résulte un troisième opus bien loin d'être désagréable, mais qu'on accusera volontiers de la jouer petit bras. Car Kill It Kid semblent suivre une loi uniforme continue sur l'intervalle 2011-2014. Ainsi, les Anglais déroulent à peu de choses près ce qu'ils nous ont servi sur Feet Fall Heavy, alternant démonstrations sonores à vous déclencher une tachycardie et petites douceurs farcies de bons sentiments. Dire qu'on ne ressent plus d'excitation physique à l'écoute de mains qui s'entrechoquent vigoureusement (I'll Be The First), de riffs qui en ont dans le slip (Blood Stop And Run), de claviers franchement folâtres (Sick Case Of Loving You), ou d'une voix aussi habitée que celle de l'ami Chris Turpin serait mentir, mais le tout n'en reste pas moins convenu à ce stade. Embourgeoisés, Kill It Kid n'élèvent ainsi pas d'autre niveau que celui d'une production désormais plus léchée, résultat de leur collaboration avec le bulldozer Mike Crossey (Arctic Monkeys, Foals, The Black Keys...). En certains points donc, le fossé entre Feet Fall Heavy et You Owe Nothing n'est ni très large, ni très profond. Si différence il y a, disons que ce dernier opus sent assurément moins la Louisiane que son prédécesseur (il suffit de réécouter Run pour comprendre que les champs de coton sont désormais bien loin), et qu'il a d'ailleurs préféré jeter l'ancre dans le rock US des années 90, un genre à qui il emprunte allègrement les codes et le côté parfois « too much » (à nous les ponts grandiloquents et autres « who-oh-oh » sans fin). Un fait d'autant plus flagrant à l'écoute des moments de tendresse que sont Caroline, un slow au demeurant très efficace, et Hurts To Be Loved By You, qui accumule lui les poncifs jusqu'à dans son titre (« hurts, « loved »... il ne manque plus qu'un bon vieux « blood » pour compléter le tableau). Et dire qu'à seulement quelques encablures de là, c'est un Law Of Love d'une désarmante simplicité qui nous attend au coin du feu. Album des plus honnêtes, You Owe Nothing va à l'essentiel, et quiconque aime les sucreries heavy saura apprécier des titres du calibre de Black It Out, Sick Case Of Loving You ou Don't It Feel Good. Reste qu'à se focaliser sur l'efficacité, Kill It Kid ont laissé quelques bribes d'âme s'échapper. C'est d'autant plus dommage que question rock à cœur et à roupettes, The Amazing Snakeheads sont déjà passés par là cette année, et ils ont cogné sacrément fort.